Cela fait des années que j’entends parler du challenge de l’enseignement du PLM. Cependant, j’ai l’impression que la question de l’enseignement du PLM est encore loin d’être résolu. Les ressources en consultants PLM sont encore rares et les cursus PLM ont encore du mal à faire des promos conséquentes alors que le marché offre de superbes opportunités. Après 10 ans d’experiences dans le PLM, je n’ai pas la solution magique, certains établissement essayent d’y répondre, comme l’académie du PLM, les Arts et métiers avec le master Ingénum et diverses écoles d’ingénieurs intégrant une introduction au PLM (ex: ESIEE – Management de projets Innovants). Cependant je pense voir quelques éléments manquants chez les nouveaux arrivants, je vous présente donc quelques idées de contenu pour enrichir ces formations. Si vous estimez que votre formation contient de tels éléments, je vous invite à en parler en commentaires.
Etudes de CAS
L’étude de cas est primordiale dans les formations PLM et elles doivent être réalisées par des consultants architectes PLM ou des responsables IT de l’industrie avec une connaissance technique solide. Il peut être intéressant d’alterner un consultant qui pourra comparer différentes industries, différents environnements d’entreprise, avec un industriel qui pourra relater l’évolution d’une stratégie PLM sur plusieurs années de l’intérieur.
La connaissance de ces études de cas est aussi clé pour l’intégration des futurs formés. Je le vois quotidiennement chez mes clients. Les récits d’implémentations chez d’autres clients sont hyper importants pour avoir leur confiance.
Culture IT globale
La culture IT est encore légère chez beaucoup de consultants PLM. J’ai trop souvent entendu des consultants me dire : »ah mais je ne suis pas technique, je ne suis que fonctionnel ». C’est une vraie faiblesse quand on sait que c’est encore largement des problématiques techniques qui bloquent les projets PLM. On blâme toujours la conduite du changement pour ne pas blâmer de compétences techniques ou les limites d’un logiciel. Connaitre les Bus d’entreprise, les outils d’intégration, les concepts de performances de bases de données, les types de logiciels,… Sans cette connaissance ou sensibilité, le consultant PLM peut rapidement se trouver démuni sur un projet.
Gestion de configuration
Le sujet de la gestion de configuration est compliqué car il n’y a pas un standard universellement appliqué chez nos PME et grands groupes. On peut voir des standards au niveau de formats d’échanges, mais chacun de mes clients a une façon différente de faire de la gestion de configuration. Si je n’ai pas au moins les connaissances de bases, je ne pourrai pas les challenger. Avoir des exemples de FFF et des démonstrations d’usages de CMII ou d’autres procédure de gestion des évolutions par des industriels serait un vrai plus.
Standards
C’est surement la chose la plus compliquée à rajouter à la formation PLM. Certains font des doctorats pour étudier une fraction de standards, alors intégrer les standards dans un cursus PLM obligera à bien résumer le sujet. Sans ce chapitre, nous n’arriverons pas à accélerer l’adoption des standards autant chez les industriels que dans les solutions logicielles qu’ils doivent sélectionner.
Conclusion
Le consultant PLM est avant-tout un bon Business Analyst, une grande partie de cet enseignement n’est pas spécifique au PLM. Pour compléter cela, l’experience client et la capacité à s’élever par rapport aux spécificités exprimées par chaque cas sera un critère clé de qualité de formation des consultants PLM. En cible de recrutement j’ai souvent voulu chercher des personnes sortant de bureaux d’études ou de bureaux des méthodes (comme moi dans mon premier poste chez Rakon), des personnes qui comprennent les problématiques industrielles de développement produit et qui ont l’ambition d’y répondre. Mais si les formations PLM valorisent bien leur contenu alors les profils des étudiants seront très recherchés à leur sortie.
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