Quand on baigne dans un milieu pendant des années, on tend à se spécialiser, à maîtriser un domaine et à oublier que le reste du monde a autre chose à faire et ne peut pas être aussi investi que vous sur ce domaine particulier. Il est donc nécessaire de faire de la pédagogie continue pour s’assurer que les fondamentaux et les bonnes pratiques puissent être vulgarisées (simples à comprendre), maintenues (toujours valides) et partagées (valorisation de l’information).
Un témoignage industriel intéressant
Sur la route de la gare ce matin j’écoutais BFM business et je suis tombé sur une interview d’Anne Charlotte Deroure Fredenucci, dirigeante des sociétés Ametra et Anjou Electronique. Je n’ai pas eu l’interview en entier. J’ai pu écouter son témoignage sur les activités de digitalisation dans ses entreprises. Elle a cité un exemple concernant l’entreprise Anjou Electronique en parlant de mise en place d’une continuité numérique. Dans le passage d’informations entre le bureau d’étude et la production, l’entreprise avait permis de ne plus communiquer une quantité importante de plans papiers. Toute ces données sont maintenant envoyées sous forme d’une maquette numérique, « ils envoient un fichier », lisible en production.
Alors il est possible que mon interprétation déforme la réalité des choses et qu’il y ait vraiment une continuité numérique, mais si je m’arrête à ses propos on retrouve les travers d’une méconnaissance des vrais enjeux de la digitalisation. Passer d’un plan papier à une maquette numérique on le fait depuis des années. On sait le faire ne veut pas dire que toutes les industries le pratiquent déjà. Le câblage est un bon exemple où l’on retrouve des plans papiers en production qui permettent aux câbleurs de réaliser leur produit directement sur une copie du plan.
Le tout numérique, n’est pas la continuité numérique
Donc ce qu’elle présente est une bonne avancée. Cependant, ça n’est pas une continuité numérique (et c’est en fait sûrement seulement ce terme qui me fait tiquer). La continuité numérique ça n’est pas avoir du numérique tout au long du cycle de vie du produit. C’est faire en sorte que toute cette information numérique soit connectée aux même tuyaux. Dans le cas du câblage, ça n’est pas un « fichier » d’une maquette numérique qu’il faut envoyer. La production doit avoir accès à une vue de la définition du câblage avec un statut approuvé pour produire. Toute remarque, proposition d’amélioration, réalisée en production sera rendue disponible pour le bureau d’étude pour accélérer la boucle d’amélioration continue de l’entreprise. Dans un cadre plus légal, si un incident au cours de l’utilisation du produit réalisé survient la continuité numérique, et dans ce cas accompagné du jumeau numérique, permettront de rapidement analyser les causes de la défaillance et proposer des évolutions.
A nous de continuer la pédagogie du PLM
Encore une fois, parler de digitalisation d’application industrielle c’est bien. Par contre certains mots ont une signification assez précise. Il est de notre responsabilité, acteurs du PLM, de mieux communiquer sur les fondamentaux afin de partager une connaissance à jour des principes de continuité numérique tout au long du cycle de vie du produit.
Le PLM Lab y contribue !
Je rappelle pour l’occasion que le PLMLab organise le 22 novembre son 19ème évènement BackToBasics sur le sujet « PLM & Transition numérique ».
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